J'espère
que mes pas à pas ne paraissent pas trop compliqués, j'essaie à chaque fois de les rendre accessibles...
Ce qui sera simple pour les unes et les uns, ne le sera pas pour d'autres !
Je vais tenter d'être plus explicite
afin que les techniques employées ne soient pas rebutantes.
Ici, je vais aborder un travail "simple" par le peu de couleurs utilisées,
et plus ardu par la technique de l'humide.
Vous essayez avec moi ?
"Crépuscule sur la Loire"
Si l'ensemble de l'aquarelle vous fait peur,
vous pouvez vous en tenir aux barques et à la berge
et laisser tomber la partie humide du ciel et des bois au loin...
Pour faire un pas à pas,
je vous propose de photocopier le 1er dessin sans couleur,(format A4)
et en partant de votre photocopie de le reproduire sur un papier aquarelle;
(calque ou par transparence contre une vitre...)
Ensuite vous suivez les étapes ci-dessous les unes après les autres...
Les 4 couleurs utilisées:
jaune indien, terre de Sienne naturelle,
Terre de Sienne brûlée, et le bleu de cobalt.
Faites des essais de mélanges dans votre palette avant de commencer pour voir les jus obtenus;
Cela vous aidera.
Voilà mes essais de jus :
En haut de la palette du Terre de S. brûlée brut, puis à droite du bleu de cobalt brut,
en dessous je les ai déclinés en ajoutant une pointe de l'un à l'autre et inversement;
bien sûr pour obtenit de la diversité et plusieurs tons, je varie la quantité de pigment, et l'eau aussi...
Si toutefois vous les perdez en cours de route, le peu de couleurs utilisées vous permettra de les refaire facilement.
Dans un premier temps je mouille toute la feuille et je "jette" un jus d'ambiance,
par endroits seulement;
jaune indien et terre de Sienne naturelle, soit mélangés, soit séparément...
(Regardez sur l'épreuve finale l'intérêt de ces tons dans les parties "lumière" de l'aquarelle,
autant dans le ciel que dans l'eau)
Puis à sec, je m'attaque aux herbes du premier plan:
Je pose un jus Jaune indien + une pointe de Terre de Sienne brûlée, très localement
sur la partie des herbes devant la gabarre.
(Attention, la Terre deS. brûlée est très dense !)
Dès que c'est sec,
je dessine dedans des herbes au porte-plume chargé de gomme à masquer,
et j'en profite aussi pour masquer aussi la partie reflet de la bouée de la petite gabarre.
La gabarre :
Avec les jus que vous avez testés au début, commencez à peindre la grande barque.
Pour ma part j'ai utilisé du bleu de Cobalt seul,
puis du bleu mélangé à du terre de S. brûlée,
puis du terre de S. brûlée légèrement cassé de bleu...
Essayez plusieurs jus mais variez aussi les intensités;
Je pose mes jus en respectant le sens des lattes de bois bien sûr
et avant que cela ne sêche,
je viens parfois remettre une touche de pigment plus fort, soit sur une latte entière,
soit sur une jointure de latte, je marque aussi les zones d'ombres en creux.
Et je continue...
Regardez, les parties de la barque ne sont jamais unies, ni à l'intérieur ni à l'extérieur.
Il convient de moduler les tons pour éviter toute platitude.
Terminez par un jus clair dans la partie reflet pour éviter des démarcations,
on reviendra dessus plus tard.
Je continue avec la petite gabarre qui sera beaucoup moins détaillée puisque plus loin,
donc moins de variations dans les tons...
Il est temps de s'occuper du ciel et du lointain!
En fait si on y regarde de près, tout est flou, parce que j'ai travaillé dans l'humide :
J'ai mouillé la zone "ciel" "arbres, sans mouiller la zone terre,
sinon mes arbres se seraient "écoulés" sur le sol.
Pour ce ciel,
j'ai opté pour une certaine horizontalité qui me paraissait plus "crépusculaire"...
Ciel bleu cobalt en laissant assez dégagé sur la gauche pour ne pas couvrir le jaune d'ambiance.
(A sec, plus tard, j'ai utilisé un pinceau "pompeur" et j'ai créé quelques strates dans le ciel.)
Pour les arbres, j'ai utilisé un jus bleu cassé d'une pointe de Terre de S. brûlée,
que j'ai posé sur papier humide pour un aspect flou de lointain, à droite comme à gauche.
Et au fur et à mesure du séchage, donc sur un papier encore "frais",
j'ai rajouté des arbres plus Terre de Sienne et des troncs d'un brun plus dense ( à gauche)
Donc on a plusieurs stades de travail, et ça tombe bien parce que je voulais plusieurs plans d'arbres !
Puis j'ai fini par les bancs de sable, quand mes arbres étaient secs ou presque,
et vous voyez que dans mes bancs aussi, j'ai varié les tons à gauche et l'intensité à droite.
Pour La Loire, un humide "frais" ( pas aussi mouillé que le ciel)
et dans un deuxième temps, à sec au premier plan.
J'ai bien sûr utilisé le même bleu de cobalt pour le ciel et pour l'eau,
Seules la façon de poser, et l'intensité changent...
Attention !
Ne remplissez pas la Loire, ne remplissez pas le ciel,
laissez des zones "lumière",
là où d'ailleurs vous apercevez les jus jaunes posés au début.
Revenez dans le même temps sur les reflets des gabarres,
Terre de S. et bleu,
en laissant des filets d'eau vierges, horizontaux bien sûr...
N'hésitez pas à passer sur la zone "herbe", la gomme à masquer protège!
Un jus bleu grisé très clair pour les pierres de devant...
Et enfin la berge de gauche:
là plus qu'ailleurs j'ai varié les tons, parce qu'il s'agit d'un premier plan !
On voit bien les tons qui se fondent et se complètent, on passe d'une couleur à une autre,
(Terre de Sienne naturelle, Terre de S. brûlée et cobalt)
laissez des espaces blancs et traitez l'ensemble avec une intensité moyenne,
c'est un premier plan,mais il ne faut pas qu'il soit heurtant;
plus vous travaillez vite, plus vous aurez de la spontanéité,
mieux sera le rendu !
Puis retirez la gomme à masquer sur les herbes du devant.
Et voilà !
Bien sûr ce n'est pas parfait, ni forcément très ressemblant...
Modifier, estomper, forcer, alléger, colorer, griser, supprimer, ajouter...
C'est le privilège du peintre !